Le code de la rue dans MAtv!

17 Oct

MAtv

Hier, 16 octobre 2013, j’étais reçu par Katerine-Lune Rollet sur le plateau de l’émission Montréalité pour parler du code de la rue.

Évidemment, résumer le projet en six minutes est une mission difficile et on n’entre pas dans les détails, mais c’est une belle visibilité pour cette idée. Comme je l’ai mentionné dans la table ronde, à la fin de l’émission, la campagne municipale est un excellent moment pour faire valoir nos idées et nos choix!

L’entrevue commence à 13 :00 (vérifiez bien qu’il s’agit de l’émission du 16 octobre 2013).


L’ère des aménagements urbains

22 Nov

Un article du Soleil relayé aujourd’hui par Cyberpresse confirme la tendance : si on ne parle encore nulle part au Québec de code de la rue, le dossier des aménagements urbains est actif dans la plupart des villes.

L’article de Samuel Auger dresse un portrait de la situation actuelle et ne se contente pas de souligner les avantages de ces programmes, dont le but est de réduire la vitesse automobile. Certains inconvénients sont également signalés, notamment le coût énergétique et matériel des fameux dos d’âne…

Une citation de Jean-Marie De Koninck, président de la Table québécoise de la sécurité routière, me paraît très représentative de la lente évolution des mentalités : « […] il y a une autre approche, qui est de plus en plus populaire, c’est celle de créer un environnement favorable à la non-vitesse. Un environnement visuel qui fait en sorte que le conducteur va être moins enclin à rouler vite. Il va se sentir un petit peu insécure. Il y a moyen de changer cet environnement-là, cette perception-là dans la tête des automobilistes, en changeant l’environnement routier.»

Si ce message prend forme dans l’asphalte de nos rues, il y a de grandes chances que les autos ralentissent et que le progrès s’accélère…


Le code de la rue parisien

11 Juin

Lu sur Rouler à vélo, le blogue du cycliste urbain Dominic Ratthé, cet article intitulé Paris veut devenir une grande métropole cyclable. Je vous invite à lire ce résumé du tournant décisif que prend la Ville Lumière pour faire une plus grande place au vélo.

La seule chose que j’ajouterais, c’est que certaines des dispositions adoptées vont directement dans le sens du code de la rue en reconnaissant clairement une nouvelle catégorie d’usagers de la rue – les cyclistes – et en adaptant les infrastructures et la loi à leur existence :

  • création de doubles sens cyclables dans toutes les zones à 30 km/h
  • permission de tourner à droite au feu rouge et généralisation des espaces réservés aux cyclistes devant les voitures aux intersections
  • création de lignes cyclables sécurisées et identifiées par une couleur et un numéro
  • inauguration d’une signalétique spécifique pour les zones cyclables
  • instauration de journées sans autos certains week-ends et jours fériés

Voici plus de détails sur les dispositions adoptées par le Conseil de Paris. Il faudra bien sûr veiller à ce que ce ne soit pas les piétions qui fassent les frais de ce nouveau partage de la rue. À suivre.


Maudit 14 mai

14 Mai

Photo : Presse canadienne

J’écris aujourd’hui, vendredi 14 mai 2010, un billet plus personnel que d’habitude. Plus émotif, aussi.

En tant que cycliste, mais surtout en tant que citoyen conscient de la fragilité de la vie, j’ai besoin d’exprimer un sentiment de détresse et d’essayer par ma modeste intervention d’inciter chacun à la prudence.

Ce matin, six cyclistes, six membres du Club de triathlon de Saint-Lambert, ont été percutés par une camionnette sur la route 112, à Rougemont, au sud de Montréal. Très sportif, le groupe se rendait à Sherbrooke pour s’entraîner en vue d’un Ironman. Trois d’entre eux, trois femmes, sont décédées. Les trois autres survivront mais on peut déjà deviner qu’ils ne verront plus leur vie qu’en terme d’avant et après l’accident. Au moment où j’écris on ne sait pas grand-chose des circonstances du drame. L’identité des victimes vient tout juste d’être révélée; l’une d’entre elles était l’amie d’un ami.

Flashback. Le matin du 14 mai 2007, mon ami Pierre, qui comme moi se rendait au travail à vélo, a vu sa vie basculer. Une portière d’auto s’est ouverte brutalement devant lui, accrochant son guidon et le projetant sur la chaussée. Une voiture arrivant en sens inverse lui est passée sur le corps. La suite lui vaudra le surnom de «miraculé» à l’Hôpital général de Montréal. Je vous épargne les détails, mais l’urgentiste qui l’a admis a confié n’avoir jamais vu un être humain (vivant) dans un tel état.

Aujourd’hui, Pierre est encore à l’hôpital : il a subi hier une série de chirurgies reconstructrices majeures qui visent à lui rendre un peu d’autonomie. Mais il est peu probable qu’il puisse refaire du vélo un jour.

La conclusion de tout ceci? Je ne la connais pas plus que vous. Personnellement, je circule à vélo plusieurs fois par semaine depuis près de vingt ans. Dois-je mon intégrité physique et mon salut à la chance ou à la prudence?

Un cycliste, c’est un être humain qui choisit un moyen de locomotion actif, bon pour la forme, non polluant et peu encombrant. C’est surtout un fragile usager de nos rues et de nos routes, sur un véhicule sans carrosserie ni pare-chocs. Si les automobilistes commençaient par comprendre à quoi servent les clignotants et les rétroviseurs, ce serait un bon début.

Quel adepte du vélo ne s’est jamais fait dire que les cyclistes roulent n’importe comment? C’est vrai pour certains d’entre eux. Mais ils ne broient jamais des SUV.


Le code de la rue s’anime

8 Mar

Une nouvelle approche – et un nouveau support – pour parler du code de la rue… La sublime bande sonore est extraite de l’album My Favorite Distraction de Coral Egan.


Péage urbain

4 Mar

Le saviez-vous? Il existe un moyen de débarrasser les centres urbains des nuisances dues à la saturation automobile (embouteillages, pollution atmosphérique et sonore, dénaturation des villes).

Non seulement ce moyen existe, mais il est utilisé avec un certain bonheur dans de nombreuses métropoles du monde.

Ce moyen, c’est le péage urbain. Chaque automobiliste paie le droit d’entrer dans une zone délimitée. Le centre-ville (comme à Londres, Milan ou Singapour) ou la ville entière  (comme à Stockholm).

En plus d’avoir été instauré depuis suffisamment longtemps – 35 ans, dans le cas de Singapour – pour avoir fait la preuve de son efficacité, le péage urbain est aujourd’hui à l’étude dans plusieurs villes, dont New York, Le Caire et Paris. Cet article du Monde sur le cas parisien résume les enjeux et pèse le pour et le contre.

Et à Montréal?

L’idée fait son chemin, portée par plusieurs voix, dont l’organisme Équiterre et le parti municipal Projet Montréal. En 2008, le maire Tremblay lui-même semblait favorable au péage aux ponts pour Montréal. Cet autre article d’Olivier Niquet, un journaliste-citoyen formé en urbanisme, fait le tour de la question à l’échelle de notre île.

Qui osera dire que la cause environnementale n’est pas payante? 😉


Sortie de placard

3 Mar

Ce blogue existe depuis seize mois et l’une des réflexions que son auteur entend le plus souvent – juste après «c’est quoi, le Code Delarue?» – est celle-ci : «ah, je ne savais pas que c’était TOI, le code de la rue!».

En effet, mon manque d’expérience avec WordPress (la plateforme sur laquelle tourne le présent blogue) fait que mes écrits sortent sous le nom «codedelarue». Je n’ai pas lancé ce projet pour ma gloire personnelle, mais cet anonymat est fortuit. S’il fut inspiré par d’autres, le projet du code de la rue québécois a pris forme entre mes deux oreilles et tous les articles publiés ici sortent de mon clavier. Et comme je ne voudrais pas donner l’impression de me cacher derrière mes idées, j’imagine qu’il est temps pour moi de sortir du placard.

Je m’appelle Olivier Bruel, je gagne ma vie comme graphiste, directeur artistique et rédacteur, et certains d’entre vous m’ont croisé virtuellement ou physiquement dans la blogosphère montréalaise. Je marche, je pédale, j’utilise le bus, le métro, le taxi et la Communauto. Je ne «roule» pour aucun parti, pour aucun syndicat, pour aucune organisation, pour aucune compagnie; ce blogue est la pure expression de ce en quoi je crois. La promotion des transports propres et sécuritaires, la composante humaine de l’urbanisme, la valorisation des villes, la rationalisation de l’automobile. Et, au-delà : la consommation responsable, l’humanisme, l’écologie, l’économie locale ainsi que le respect des individus et de la nature.

Maintenant que je me suis présenté, j’en profite pour lancer un appel. Mon manque de temps et de contacts limite la portée de la cause, et la promotion du code de la rue pourrait prendre son envol grâce à l’aide de collaborateurs, que ce soit pour écrire ou pour promouvoir l’idée dans d’autres sphères. Me suivez-vous?


Vélo + hiver + Montréal

18 Fév

Traditionnellement, ce blogue connait chaque hiver un ralentissement – pour ne pas dire une hibernation – parce que la cause des piétons et des cyclistes est, comme on dit, sur la glace.

Pourtant, toute l’activité extérieure de nos villes ne meurt pas en novembre pour renaître en avril : l’hiver, les piétons piétonnent et les plus courageux cyclistes parcourent les rues glaciales à leurs risques et périls.

Dans la rubrique Opinions du portail Branchez-Vous!, la journaliste indépendante Cécile Gladel relance ce matin le débat sur le cyclisme urbain en hiver, s’appuyant sur plusieurs faits concrets qui prouvent la volonté qu’ont certains mordus de pédaler en toutes saisons… et leur frustration de ne pas pouvoir le faire, tant à cause de l’inadaptation des infrastructures que de l’immobilisme des mentalités.

À Montréal, la pratique sécuritaire du vélo en hiver est-elle un mythe? Probablement pas, si les chaussées sont déneigées, si la largeur des rues permet de côtoyer les autos, si la température n’est pas extrême, si les cyclistes et leurs montures sont correctement équipés, si les automobilistes les distinguent… et ne s’amusent pas à tester leur stabilité, si les pistes cyclables sont dégagées (ce qui n’est pas le cas actuellement)… Presque autant de si que d’incompréhension mutuelle entre les usagers munis d’un moteur et leurs homologues à pédales.

Malgré tout, plusieurs milliers de Montréalais parcourent quotidiennement leur ville à vélo, et pas seulement par de belles journées comme ce 18 février.

J’attire en particulier votre attention sur cet article du Devoir qui compare Montréal à Copenhague, une autre ville nordique, en matière de désautomobilisation urbaine. Il y a probablement de l’inspiration à chercher de ce côté-là.

Bonne fin d’hiver, avec ou sans moteur!


Le code de la rue prend forme à Strasbourg

21 Nov

L’édition régionale du quotidien français Libération nous apprend aujourd’hui que Strasbourg, une ville de 280 000 habitants déjà qualifiée de première ville cyclable de France, est sur le point d’adopter le code de la rue.

Présenté par le maire socialiste, le projet en est à son ultime phase d’étude et de nombreuses propositions originales ont déjà été envisagées. L’article ne précise pas la date de décision, mais il est clair que la cause avance. Il faut noter que Strasbourg est une ville d’histoire, et que la favorisation des modes de transport « doux » s’inscrit aussi dans le souci de valorisation du patrimoine.

Nous garderons donc un œil sur ce qui se passe chez nos camarades alsaciens…


Chers aspirants maires…

21 Oct

je vote
Pour profiter du momentum politique, je viens d’envoyer le courriel suivant aux cinq principaux partis en lutte pour la mairie de Montréal aux élections de ce 1er novembre .

Madame, Monsieur,

En cette période préélectorale, il est temps d’attirer votre attention sur une cause qui nous tient à cœur.

Nous, habitants de Montréal, réclamons l’instauration d’un code de la rue, inspiré par celui que la Belgique a adopté en 2003, et par ceux qui sont actuellement à l’étude en France et dans plusieurs autres pays.

Ces dernières années, les institutions et les citoyens du Québec ont su montrer une attitude progressiste face aux grands enjeux écologiques, économiques, ainsi qu’aux questions de santé et de sécurité publiques du XXIe siècle.

Nous pensons qu’il est temps d’adopter une législation adéquate pour encadrer et responsabiliser les usagers des villes : piétons, cyclistes, automobilistes, professionnels des transports. En appliquant le principe de prudence du plus fort au plus faible, nous voulons en finir avec la loi du plus fort qui favorise l’automobile au détriment des autres modes de déplacement.

Les objectifs du code de la rue :

–  favoriser le développement des transports alternatifs urbains (marche, vélo, jogging, patin, planche à roulettes, etc.);

–  compléter le code de la route, conçu pour les automobiles et imposé à tous;

–  rendre aux piétons et aux cyclistes leur place dans la ville;

–  créer un sentiment de sécurité pour inciter les cyclistes potentiels à s’approprier leur ville;

–  réduire le nombre d’accidents;

–  favoriser l’activité physique;

–  réduire les émissions de gaz polluants;

–  améliorer le dialogue et le respect entre les divers usagers des villes;

–  rationaliser le nombre d’automobiles en ville;

–  valoriser nos agglomérations en réduisant le volume de véhicules motorisés;

–  affirmer un choix de société positif et durable;

–  confirmer le rôle de précurseur du Québec.

Nous ne considérons pas le code de la rue comme une solution-miracle, mais comme une mesure positive pour rendre nos métropoles plus humaines, en parallèle avec le déploiement des réseaux cyclable et piétonnier, le développement des transports en commun, l’incitation au covoiturage, etc.

L’instauration d’un tel code implique une démarche de concertation, une législation adaptée et de légères adaptations des infrastructures urbaines. Outre les bénéfices économiques et sociaux, ce code pourra se lire comme une réponse à la question « que voulons-nous faire de nos villes »?

Le code de la rue est un complément du code de la route, il implique les citoyens comme les institutions.

Nous avons la conviction que votre appui actif, en tant que représentant de la collectivité, peut faire la différence en relayant les attentes des Québécois.

Veuillez agréer, cher aspirant à la mairie de Montréal, l’expression de nos plus cordiales salutations.

[suivent quelques liens en rapport avec le projet]

* * *

En tant que simple citoyen, vous pouvez, vous aussi, envoyer vos doléances aux partis : ils sont justement en mode « promesses » !

Union Montréal : info@unionmontreal.com
Vision Montréal : info@visionmtl.com
Projet Montréal : http://www.projetmontreal.org/contact
Fierté Montréal : info@fiertemontrealpride.com
Parti Montréal : louise.osullivan@partimontrealvillemarie.ca

Je vous tiendrai au courant des réponses… si elles semblent pertinentes. Et n’oubliez pas d’aller voter !